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les explos photos de l'esperluette
9 janvier 2016

POUR UN FLEUVE AVEC TOI

 

01 tu viens mon canard

 

 

Tu viens mon canard ?

 

02 atteindre ton soleil

 

 

 

 

 

 

Atteindre ton soleil

 

03 encore des grues

 

 

Encore des grues !

 

04 je te trouble chéri

 

 

 

 

 

 

Je te trouble chéri ?

 

05 à l'envers ou à l'endroit

 

 

A l'envers ou à l'endroit ?

 

06 noir dessous

 

 

Noir dessous

 

07 t'as un beau CUB

 

 

T'as un beau CUB

 

08 envole moi

 

 

 

Envole-moi

 

09 avec des tantes

 

 

Avec des tantes

 

10 entre ses jambes

 

 

 

 

 

 

Entre ses jambes

 

11 quel mât

 

 

 

 

 

 

Quel mât !

 

12 flamme tronc

 

 

 

 

 

 

Flamme tronc

 

Ce samedi, la Garonne nous a fait tanguer dans son lit, de cinq à sept.

Elle nous attendait, lascive, ondulant entre les mascarons bourgeois de la rive gauche et les friches sans domicile fixe de la rive droite, pour mieux nous attirer.

Sa peau brun chocolat lui vient de loin, des terres ensoleillées, à force de se faire passer dessus par des marins accrochés à leurs bites d’amarrage et des armateurs du commerce à trois. Elle a pris la couleur de la souffrance, de l’esclavage : la catin se pare du noir désir.

Elle est impétueuse, fougueuse et rebelle, résurgence de ses origines pyrénéennes. Elle a transformé le Val d’Aran en valse des reins pour mieux aguicher les chalands et les grimpeurs, démons devenus.

De Toulouse, elle a pris l’amour de la castagne, ramenant de temps en temps des embâcles arrachés à quelques sous-bois riverain qui a voulu impunément profiter de ses charmes sans en payer le prix.

Mais c’est dans les bras de l’océan qu’elle va se jeter éperdument comme une folle, son corps doué fatigué de cette bande de ponts qui l’ont enjambée, de ces hommes qui l’ont reluquée, salie, empoisonnée, infectée. Elle pensera émue à ceux qui l’ont aimée, l’espace d’un instant, caressée à dessein, ou ceux qui se sont jetés dans son lit à corps perdu, pour retrouver pour l’éternité, la douceur d’une mer.

Moi, je suis resté voyeur, la reluquant du coin de l’œil, de haut ou de loin, à l’abri des passes dangereuses mais fasciné par sa beauté et son corps de rives.

 

©Texte et photos Jean-Louis Bergey

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Commentaires
C
Mes préférences: de3 à 8, plein de découvertes avec des titres choc(ants?). Art difficile quand le film se déroule à vitesse constante des 2 côtés à la fois, quand on ne sait pas quelle va être la scène suivante, on ne sait où donner de la tête, ni ou mettre son CUB!
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L
Superbe métaphore. Et quel style ! Clins d’œil coquins, parfois, mais, c'est officiel, le blog est interdit aux moins de 18 ans. ;-)<br /> <br /> Côté photos, j'aime beaucoup "envole-moi", superbe instantané. L'instant décisif avec des mouettes : pas évident et très réussi.<br /> <br /> "Encore des grues" : belle construction, bien vue.<br /> <br /> Pas évident, tout ça, quand on file sur le fleuve, sans possibilité de s'arrêter.<br /> <br /> Et bien sûr, tes légendes, inspirées !
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les explos photos de l'esperluette
  • Une fois par mois, des balades, des images, des écrits. Récits d'explorations urbaines dans l'agglo de Bordeaux, regards croisés d'un groupe d'exploratrices et d'explorateurs à dimensions variables. Un clin d'œil collaboratif de L'esperluette.
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