DANS LEURS YEUX...

Je ne peux m’empêcher de ressentir un malaise en voyant ces animaux dits exotiques ou sauvages, enfermés dans une cage ou un espace réduit. Et je n’ose imaginer la dose de dressage pour leur faire accomplir des numéros contre nature. Et ce n’est pas un morceau de sucre qui les rendra heureux !

Ces animaux je préfère les voir dans leur milieu naturel – même si je dois me contenter d’un documentaire filmé.

Dans les yeux de ces animaux, dans ces regards si profonds et expressifs,  je découvre de la mélancolie voire de la crainte. Mélancolie, elle est partout…même dans l’air.

Dans les yeux de ces animaux j’y lis l’ennui, la résignation, le sentiment de voir le temps passer tout en sachant que rien ne changera à leur destin.

Je milite pour un cirque sans animaux, où seule la prouesse humaine est mise en lumière.

©Textes et photo Monique Luthereau

Comments

[jean-louis]

Beaucoup de tristesse dans le texte et les yeux. Seuls les chameaux sont souriants : peut-être parce qu'ils sont mieux là qu'à faire la guerre avec des islamistes sur le dos.

Très jolis cadrages.

[CLODO]

Tristes zanimaux derrière les barreaux, l'oeil terne car ils sont en prison, parce qu'il fait plus froid que dans leur pays d'origine, parce qu'il faut bosser même le dimanche matin, pas de grasse mat', pour faire plaisir à quelques désargentés qui ne peuvent pas se payer le strass des soirées, parce que c'est dur de gagner sa petite portion de viande ou sa sardine. Vivement la retraite!

[Esperluette asso]

Ton beau texte fait réfléchir car au delà de la magie des lumières et du spectacle, on peut sérieusement se poser la question des conditions de vie de ces animaux. Que font-ils là ? Et nous que faisons-nous là, à les regarder ?

Tes photos viennent superbement appuyer ton propos. Tous ces yeux, ces regards magnifiques et pourtant comme vides. Tes cadrages très réussis disent l'enfermement.

Et ta série se clôture sur ce cheval superbe, enfin détaché et pourtant toujours prisonnier de son numéro, à côté duquel la petite jeune-fille est un bien dérisoire dresseur. Bravo pour ce point de vue singulier et affirmé !