LA NATURE ET LE GÂCHIS

 

Le gâchis fait parti de ce que fait l’humain

L’image des ratés qu’il expose peu fier.

De la pierre, du bois, du béton et du fer,

Il laisse à vue de tous ce qu’il a de malsain.

Des années de travail, un art de l’ouvragé

La patience et l’effort bien mal récompensés.

Elle fut belle si tôt et désormais ruinée

La chartreuse, de parme, a viré au violé

Violée par qui ne voit pas plus loin que demain

Qui laisse à la nature cacher cet esprit vain.

Lentement, surement, le vert recouvre tout

Sarcophage insidieux qui s’infiltre partout.

Voyez cet arbre fou, entré par la fenêtre

Qui transperce le toit pour retrouver le jour.

Il couture les murs dont il devient le maitre.

La nature est ainsi. Elle le sera toujours.

©Texte et photos Jean-Pierre Carabin

Comments

[CLODO]

Texte poétique et triste bien illustré en particulier par "archives", comme une page d'un almanach qu'on déchire la date passée, le découpage extérieur de "loques", la vue improbable du "secteur bois" où la nature reprend ses droits, le clin d’œil à "Newton" mais sans la pomme et enfin" le tube à feuilles". Des gros plan(t)s que je n'ai pas eu le temps de m'intéresser, focalisé sur les couleurs criardes des tags et le délabrement de ce qui fut unjoyau architectural.

[Esperluette asso]

Wah ! Quel texte ! Une fable ? Une fable triste. J'adore "la chartreuse, de Parme, a viré au violé". Côté photos, même si je ne suis pas fan du procédé, j'aime l'étrangeté de "fantôme" et la pertinence de l'aspect déchiré de "loques". Ton triptyque est super bien trouvé ! Et puis il y a tes titres : "secteur boisé", "peindre au pistolet", "fils dentaires" et "je ne fais que passer" ! C'est qu'il semble s'excuser d'entrer sans frapper, cet arbre ! Merci JP !