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les explos photos de l'esperluette
15 décembre 2017

VOUS PERMETTEZ, MONSIEUR, QUE J'EMPRUNTE VOTRE LIGNE ?

Aiguille du midi 2017Cinq minutes d'arrêt 2017Correspondance 2017

Correspondances 2017Train fantôme 2017

 

Vaisseau spécial 2017

Ligne de fuite 2017

New noue 2017

Paysage à haut niveau de service 2017

Paysage à niveau 2017

 

Courir après le train 2017

Dura REX, sed REX 2017

Ech-aciers 2017

Etang, suspends ton vol 2017

Fenêtres sur tours 2017Terminus 2017

Fleur de palue 2017

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est pas beau, une voie ferrée.

N'allez pas imaginer que les voyageurs du siècle dernier traversaient les lopins délaissés d'aujourd'hui, admiraient les bosquets touffus, les herbes de la pampa, les grues des usines dans le soleil couchant en s'attendrissant sur ce paysage de fin de règne industriel.

Il y a un siècle les arbres et les gens étaient maigres. Un voyage de 20 km se préparait comme une excursion à Zanzibar. En 1878, trois trains seulement passaient par jour à la gare de La Souys, et mettaient trois heures pour parcourir 25 km.* Sans les bagages on aurait presque mieux fait de partir à pied. C'était le temps où on avait le temps.

La rue Jules Guesde était plus étroite. Aujourd'hui les proportions sont inversées. Le trafic passe par la rue et la voie ferrée s'est tue.

En 1951, allez savoir pourquoi, la SNCF a stoppé le trafic voyageurs sur la ligne Bordeaux-Eymet, puis commencé à démanteler la ligne deux ans plus tard.* Les voies, les passages à niveau ont été mis au placard. Seuls quelques vestiges demeurent entre La Benauge et La Souys. Un aiguillage par-ci, une balise par-là. Des rails affleurent puis s'effacent comme pour s'excuser d'être là. Incongruités ferroviaires au milieu de ce qui est devenu chemin creux.

Demain, nous dit Loïc, Floiracais et correspondant du journal local qui nous sert de guide, la Métropole déroulera là sa ligne de bus à haut niveau de service. Un bus à forte fréquence, tout l'inverse de la ligne Bordeaux-Eymet. Ironie du sort ? Nous sommes entrés dans l'ère où nous ne prenons plus l'air. Les gens pressés se sentent importants alors qu'ils ne sont qu'agrumes écrasés, exsudant leur sève aux heures de pointe, empilés dans des bus ou des trams, tandis que les autos s'amassent aux feux rouges et sur les voies rapides (rapides ?) des rocades.

Pour compenser, on crée des villes-jardin, des espaces verts conçus sur ordinateur. Immaculée conception horticole à deux pas du paradis terrestre : une voie ferrée en friche au milieu de la ville. De celui-ci aussi nous serons chassés, pauvres pécheurs à la ligne.

© Texte et photos Françoise Duret

 

*source http://www.memoire-ferroviaire-bordeaux.fr/la-ligne-bordeaux-eymet/

 

 

 

 

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Commentaires
C
C'est la ville à la campagne, une ligne droite du XIX au XXI siècle, qui revit sous les explications de Loïc, j'aime particulièrement les injonctions de la deuxième et les deux diptyques en N&B
Répondre
les explos photos de l'esperluette
  • Une fois par mois, des balades, des images, des écrits. Récits d'explorations urbaines dans l'agglo de Bordeaux, regards croisés d'un groupe d'exploratrices et d'explorateurs à dimensions variables. Un clin d'œil collaboratif de L'esperluette.
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