LORET... DU BOIS !
Ce parc est tout en majesté. Les arbres s’étirent pour aller chercher le soleil que les arbres voisins cachent et la compétition semble ne pas vouloir s’arrêter. Comme la vie, ici, qui s’est arrêtée elle aussi. On ajoute souvent l’expression « et la nature a repris ses droits ». Traduisez : ça pousse partout dès qu’il y a un espace sans arbre. La preuve en image avec les terrains de foot ! Le « gazon » fait un bon mètre et la cage des buts dépasse à peine. Ce qui reste de vie, à part les animaux, mais on en a vu peu, c’est ce flot invisible, quelque chose qui roule et coule à la fois. La nature roucoule. Un nom : la rocade ! On ne la voit pas mais elle est là, derrière un immense talus. La gomme de milliers de pneus sur un mélange de produits pétroliers enrobés. Il n’y a que ce son-là. Il ne pulse pas. Il coule, grave. Un son de civilisation. Les acouphènes des bordelais.
Ce parc est beau à voir, bon à sentir, désagréable à entendre. Un énorme projet devrait lui redonner une humaine vie. À bientôt.
©Annie &Jean Pierre Carabin