©Photos Françoise Duret

©Photos Laurence Bardou

©Photos Monique Luthereau

©Photos Pierre Rolando

©Photo et texte Nathalie Rolando

Au pied du mur, saisie par l’Histoire,
Mastodonte armé je m’incline,
Sanctuaire, âmes suspendues,
Corps avalés guidant nos pas,
Feux follets de lumière ,vers le voyage,
Je largue les amarres.

©Photos Annie-Laure Faget

©Photos Géraldine Gilleron

©Texte et photos Claude Simonin

Prévisions météo : éclaircies puis risque de pluie en fin de soirée. Cela n’a pas empêché 10 vaillant(e)s photographes de s’amuser lors de la croisière autour du bassins à flot. Départ la base sous marine et déambulation sur les quais de la nouvelle marina jusqu’au pont levant qui permet d’accéder à la darse suivante. Nous captons les scènes maritimes, les détails des bateaux amarrés tout en surveillant du coin de l’œil les nuages qui approchent et qui déverseront en fin de parcours leur trop plein d’humidité, nous forçant à nous réfugier à l’extérieur d’un pub mais à l’abri en attendant des temps meilleurs.
Découvrons la moisson d’images ! Et comparons ce que nous avons en commun avec peut être un autre point de vue ou un cadrage différent et ce que nous avons manqué mais que d’autres ont saisi. Même parcours mais regards différents. Je vous propose de découvrir ma vision.

Il est un peu caché et bien urbain, entre le pont de Latule et la base sous-marine. Et pourtant, c'est un peu la « marina » de Bordeaux. Le bassin à flot n°2, c’est un petit port dans le grand, une halte nautique abritée, dans un Bacalan en mutation.
L’esperluette, ses exploratrices et explorateurs, sont allé en faire le tour entre deux grains.

Au menu : des bateaux, des ronds dans l'eau, des photos... et des chemins à prendre par surprise, sinon ça n'aurait rien d'une explo.
Un cabotage photographique collectif, pour mieux capter et capturer un bout du monde marin bordelais.
On y retournera en mai, pour rencontrer les assos des bassins à flot, les loups de mer, les férus de navigation, les passionnés de construction navale... 

https://www.google.com/maps/d/u/1/edit?mid=16griMFzgoLOYY01hYe_Vz4eLPs8RbZQ&ll=44.86950607705781%2C-0.5608185999999971&z=17

*du titre d’un ballet signé Sidney Bechet

Ce soir la forêt est en feu. En feux.

Le reste du temps, c’est un petit bois bien pépère qui serre ses troncs entre des immeubles, un hippodrome et une ligne de tram. Une parenthèse de verdure dans la frénésie urbaine quotidienne. Au milieu, cool, un fossé. Des fougères, des espaces et des espèces protégées, des joggers et des chiens.

Il y a bien tout de même, au détour d’un chemin, dans une mini-clairière ou collés à un fossé, des signes d’effervescence passée, des traces d’un tohu-bohu ancien : des meubles bizarres, un banc de géant, un billot drôlement sculpté, une petite fée un peu flippante suspendue à une branche. Une elfette de bois mais dont on se demande si elle ne s’animerait pas un peu la nuit, quand les humains ont le dos tourné.

C’est que de décembre à mars, chaque année, soudain le petit bois se fait phare dans la nuit et montre de quel bois il se chauffe. Un soir en décembre, un autre en février, les frondaisons s’illuminent, toutes en diffractions et embrasements. Pas un bout de mousse, de lichen, de feuillage ou d’écorce qui échappe à l’emballement poétique et incandescent des habitants bénévoles, réunis au sein du Carrousel, l’association du quartier. Ils l’habillent pour l’hiver, leur bois. Un costard à paillettes, un habit de lumières qui fait cligner des yeux la nuit. Comme un pacte passé avec les esprits de la forêt.

Les boyaux éclairés succèdent aux zones d’ombres. Un portail fumant nous invite à franchir le pas... Vers où ? Dans l’eau de là, peut-être. Passages hors des clous, célébration joyeuse et frondeuse de la nuit, de l’hiver, du bois et de ses créatures, génies de la nuit, farfadets, femmes, fées, hommes, gnomes, chiens ou autres.

C’est l’hiver, il fait froid, et les humains se presse autour des braseros. On en voit faire chauffer leur guimauve aux feux de joie dressés dans la clairière. Les arbres ondulent dans la pénombre et allongent leurs ombres sur les vivants. Des silhouettes dansent sur les mousses humides et les racines à fleur de terre. Tout se tord, se confond. Des fils tendus deviennent des harpes. Des fils de fer se changent en ours ou en poissons. Des tas de paille prennent forme humaine.

Certains disent même avoir vu danser des sorcières...

©Textes et photos Françoise Duret