TRAIN, VOILA DU BOUDRIN !
Bordeaux a son désert : la gare. Pas un chat ni un chien, c'était pourtant un temps de chien. Tout de même un groupe de touristes d'un genre particuliers. Après une mise en train laborieuse ils allaient bon train avec un seul objectif (ou plusieurs), focalisés qu'ils étaient par un mot d'ordre : sortir du train-train quotidien. A condition bien sûr de prendre le train en marche. Ils menaient ainsi grand train, sautant d'un quai à l'autre, rafalant à tout va, arborant grand angle et zoom d'enfer.
Di-dong : « les passagers à destination d'Esperluette sont priés de dégager la voie 4 pour laisser passer le train à grande vitesse Paris-Ichoux-Irun ». C'est vrai que quelques photographes, posés sur leur arrière train, faisaient de la macro sur un mégot tombé sur le ballast. Au train où vont les choses, pensait Françoise, je ne vais pas les ramener tous... Elle prit immédiatement un train de mesures de sauvegarde de son patrimoine humain, avec, en premier lieu, le rappel en salle d'attente des explorateurs en train d'installer une barrière d'appareils dignes de l'accueil d'une star de Cannes affichant le train de vie que l'on peut imaginer.
Elle a ramené tout le monde, ces malades du cliché déjà penchés sur leurs oeuvres black & white et se sondant les méninges pour trouver un texte, sauf moi, tout à ma paresseuse facilité qui consiste à piller un dico. Avec entrain. Et au train où vont les choses... je suis prêt à parier qu'à la prochaine explo il va pleuvoir.
©Texte et photos Jean-Pierre Carabin