CERVEAU EN GELÉE
Refait. Je suis refait.
Aucun assemblage de mots cohérent ne me vient à l’esprit pour illustrer cette explo. Mon cerveau est aussi gélatineux qu’un mamelon de Nabila (si j’avais la grosse tête ce serait comme les deux). A l’eau quoi. Je suis à l’eau et paradoxalement à sec.
Face à ces photos, je reste de glace. Trop de verres peut-être. Pas de vers c’est sûr. J’ai bien un alexandrin qui me vient à l’esprit « Heureux qui comme Alice avait un beau vitrage ». Mais ça sent le ver de trop. Aller Joachim, du balai ! Je laisse béton. Y a que dalle. Que du verre et pas de vert. Ce gris me glace. Normal : c’est un gris des froids.
Nous sommes quasiment les seuls humains. Les autres traversent la dalle en tram : on les comprend. Ou sont en photo, prisonniers de porte-drapeaux d’un projet de société qui donne froid dans le dos. Ou dorment sous des couvertures et des cartons : ci gît la face cachée du monde. Puis on s’arrête à la bibliothèque pour un auto-café. On a eu chaud : une lettre d’écart et tout flambait.
Le vide de la dalle hante mon esprit au point de déteindre dessus. Je sens les courants d’air entre le frontal et le pariétal. L’hypothalamus tousse. Le corps calleux se caille. Le corps pinéal se raidit et l’hypophyse se brise. Reflet de l’ennui ou de l’an neuf ? De l’an quatorze à tous les coups. Vivement 2015 pour les méninges. Bon j’arrête sur le néant sinon vous allez croire que je fais un texte sur les élections européennes.
Merci quand même Françoise pour ce trip avec des gens élégants. Et l’écharpe. Et les bonnets. C’est dingue, j’en deviendrais presque drôle. Vide et drôle : je fais du Alain Minc. C’est décidément la cata !
©Texte et photos Jean-Louis Bergey